Une série policière dantesque : “Zone blanche”

Zone blanche est une série télévisée qui a pour sujet une série de crimes commis à Villefranche, petite ville nichée au cœur d’une immense forêt, avec un taux d’homicides six fois plus élevé que la moyenne nationale. Le titre fait référence au fait qu’il est situé dans une zone complètement isolée, où il est très difficile de communiquer. Le major Laurène Weiss, chef des gendarmes, est la protagoniste ; dans les différents épisodes elle essaie de mener à bien plusieurs enquêtes sur des meurtres qui semblent liés à la forêt proche du village. Franck Siriani arrive en qualité de nouveau procureur à Villefranche, les deux collaborent. 

Si la série présente des références à la culture celtique et à l’histoire romaine, il faut remarquer que dès le premier épisode la Divine Comédie est la source principale, à commencer par le personnage du procureur Siriani, inspiré de la figure de Dante : non seulement sa présence à Villefranche est une punition pour une erreur qu’il a commise mais il déclare prendre cette mission comme un exil. C’est toujours lui qui cite La Divine Comédie : au moment de la découverte du cadavre de l’infirmière Sandra Chevrier, pendue à un arbre dont l’écorce présente des traces de sang, il s’adresse à Laurène Weiss et déclare : « Vous savez que, dans la Divine Comédie de Dante, ceux qui se suicident sont transformés en arbres dans le septième cercle des enfers ». À la fin de l’épisode Siriani lit la Divine Comédie, plus particulièrement les premiers vers du Chant I de l’Enfer : « Au milieu du chemin de la vie, je me trouvai dans une forêt obscure ». Laurène le reprend et cherche à couper court : « Faut arrêter avec Dante. Sérieusement ». Ensuite il fait à nouveau référence au Chant I de la Divine Comédie, en disant à Laurène : « Il y a 20 ans vous étiez perdue dans la forêt obscure, vous aussi ». Il y a des références à l’Enfer de Dante dans le décor et les lieux : dans le dernier épisode de la saison 1, l’on peut remarquer que la carrière où Laurène Weiss se rend présente une colline avec une structure en cercles concentriques comme la montagne du Purgatoire. On peut également y voir des oiseaux qui volent, rappelant le Chant V de l’Enfer , où les âmes des luxurieux sont comparées à des étourneaux et à des grues emportés par un vent impétueux. 

Elena Crocicchia